Abou Bakr As-Siddiq Histoire d’un compagnon et premier calife
Abou Bakr As-Siddiq Histoire d’un compagnon et premier calife
Savez-vous qui était notre maître Abou Bakr As-Siddiq ?
Abou Bakr As–Siddiq, que Allah l’agrée, est l’exemple même de la bonne guidée et de la croyance en la véracité. Il se nomme ^Abdou l-Lah fils de ^Outhman, de la tribu de Qouraych et il est né trois ans environ après l’année de l’éléphant. Il faisait partie des dignitaires de Qouraych, avant même l’envoi du Prophète Mouhammad ﷺ, il était apprécié d’eux et très respecté.
Il était blanc de peau, d’un corps mince, il avait une barbe légère sur les joues, son front était bien prononcé et il était le plus généreux des compagnons.
Lorsque l’Islam est venu, Abou Bakr fut le premier des hommes à entrer en Islam, il avait alors trente-sept ans. Il a vécu vingt-six ans dans l’Islam. Grâce à lui, un grand nombre de gens sont entrés en Islam, en raison de leur amour et de leur attachement à lui. Parmi eux, il y eut ses deux parents et cinq des dix compagnons qui ont reçu l’annonce de la bonne nouvelle du Paradis, parmi lesquels il y a Az–Zoubayr, ^Outhman, ^Abdou r-Rahman Ibnou ^Awf et Talhah.
Il était lui-même un compagnon du Prophète Mouhammad ﷺ, ses parents également, ainsi que son fils et son petit-fils que Allah les agrée. Il fut le premier calife dans l’Islam, le premier à avoir dirigé le pèlerinage dans l’Islam. Le Messager de Allah ﷺ a conquis La Mecque la huitième année de l’Hégire, et il a ordonné à Abou Bakr de diriger les gens pour le pèlerinage, la neuvième année.
L’émigration de Abou Bakr avec le Prophète
Abou Bakr As–Siddiq a accompli l’émigration avec le Messager de Allah ﷺ, il l’a accompagné dans la grotte, il lui a tenu compagnie et il l’a protégé par sa propre personne. Ainsi, d’après le fils de ^Oumar, le Messager de Allah ﷺ a dit à Abou Bakr :
(( أَنتَ أخي وصاحبي في الغار ))
« Tu es mon frère et mon compagnon dans la grotte. »
Ainsi Abou Bakr lui demandait l’autorisation pour sortir émigrer et le Messager de Allah ﷺ lui disait :
(( لا تعجَلْ لعلّ اللهَ يجعلُ لك صاحبًا ))
« Ne t’empresse pas, il se peut que Allah t’accorde un compagnon [pour ton émigration]. »
Quand ce fut le moment d’émigrer, le Messager de Allah ﷺ s’était rendu chez Abou Bakr alors qu’il était endormi et l’avait réveillé. Le Messager de Allah ﷺ lui avait dit :
(( قد أُذِنَ لي في الخُروج ))
« J’ai reçu l’autorisation de partir. »
^A’ichah, que Allah l’agrée, disait : « J’ai alors vu Abou Bakr pleurer de joie. »
Pour ce qui est des conquêtes et des occasions importantes : Abou Bakr, que Allah l’agrée, était présent le jour de Badr, le jour de ‘Ouhoud, le jour du khandaq et de Al-Houdaybiyah ainsi que dans toutes les occasions, auprès du Messager de Allah ﷺ.
Il faisait partie de ceux qui ont tenu bon auprès du Messager de Allah ﷺ le jour de ‘Ouhoud et le jour de Hounayn, lorsque les gens avaient fui. Les spécialistes des biographies n’ont pas divergé sur le fait que Abou Bakr As–Siddiq n’a pas abandonné le Messager de Allah ﷺ dans une seule occasion.
Les nombreux mérites d’Abou Bakr
Pour ce qui est de ses mérites, que Allah l’agrée, ils sont nombreux. Entre autres, c’est qu’il fait partie des dix qui ont reçu l’annonce de bonne nouvelle du Paradis, tout comme cela est parvenu dans le hadith. Il y a aussi le fait que le Messager de Allah ﷺ a dit :
(( إِنّ لي وزيرَينِ مِن أَهلِ السماءِ ووزيرَينِ مِن أهلِ الأَرضِ فأمّا وزيرايَ مِن أَهلِ السماءِ فجِبريلُ وميكائيلُ وزيرايَ مِن أَهلِ الأَرضِ فأبو بكرٍ وعُمر ))
« J’ai deux ministres parmi les gens du ciel et deux ministres parmi les gens de la terre. Pour ce qui est des deux ministres des gens du ciel, il s’agit de Jibril et de Mika’il et pour les deux ministres des gens de la terre, ce sont Abou Bakr et ^Oumar »
D’après ‘Anas, le Prophète ﷺ est monté sur la montagne de ‘Ouhoud, en compagnie de Abou Bakr, ^Oumar et ^Outhman. C’est alors que la montagne a tremblé. Le Prophète ﷺ a dit :
(( اُثبُتْ فما عليكَ إلّا نبيٌّ وصِديقٌ وشهِيدَانِ ))
« Sois ferme [‘Ouhoud], il n’y a sur toi qu’un prophète, un saint véridique et deux martyrs. »
Notre maître Abou Bakr était aimé du Prophète ﷺ et des compagnons.
En effet, une fois, le Messager de Allah que Allah l’honore davantage et qu’Il le préserve de ce qu’il craint pour sa communauté a été interrogé : « Quelle est la personne que tu aimes le plus ? » Il a répondu : « ^A’ichah. » On lui a dit : « Nous voulions dire : parmi les hommes ? » Il a dit ce qui signifie : « Son père. » C’est-à-dire Abou Bakr !
^Oumar et ^Aliyy ont fait son éloge
Par ailleurs, ^Oumar, que Allah l’agrée, a dit : « Abou Bakr est notre maître et il est le meilleur d’entre nous, celui d’entre nous que le Messager de Allah aimait le plus. »
Et on rapporte de ^Aliyy qu’il a dit : « Ô Wahb, je vais t’informer au sujet des meilleurs hommes de cette communauté après son prophète : Abou Bakr, ^Oumar et un troisième homme.
^Aliyy a également dit : « Le Messager de Allah ﷺ a demandé à Abou Bakr de s’avancer pour diriger les gens dans la prière. J’étais présent, et pas absent, en bonne santé, je n’étais pas malade ; s’il avait voulu me demander à moi de diriger les gens, il me l’aurait demandé. Ainsi, nous avons accepté, pour diriger nos affaires du bas monde, celui que Allah et Son Messager ont agréé pour nous diriger dans notre religion. »
Il a été dit à ^Aliyy, que Allah l’agrée : « Parle-nous de Abou Bakr. » Il a dit : « C’est un homme que Allah ^azza wajall a appelé Siddiq (saint véridique), par la langue de Jibril et par la langue de Mouhammad ﷺ, il était le calife du Messager de Allah pour diriger la prière. Il l’a agréé pour nous diriger dans notre religion, nous l’avons accepté pour nous diriger dans notre bas monde. »
Concernant son ascèse, sa modestie et sa largesse, il est rapporté de ^Oumar, que Allah l’agrée, qu’il disait : « Le Messager de Allah ﷺ nous a donné l’ordre de faire des aumônes et, il se trouvait que ce jour-là j’avais de l’argent. Je me suis dit, aujourd’hui je vais faire mieux que Abou Bakr, si je dois y arriver un jour. » ^Oumar a dit : « J’ai apporté la moitié de mes biens. » Le Prophète ﷺ a dit :
(( ما أبقَيتَ لِأهلِك ))
ce qui signifie : « Qu’as-tu laissé pour ta famille ? »
Il a dit : « J’ai dit : l’équivalent. » C’est alors que Abou Bakr est venu avec tout ce qu’il possédait. Le Messager de Allah ﷺ lui a dit :
(( يا أبا بكرٍ ما أبقَيتَ لِأهلِك ))
ce qui signifie : « Ô Abou Bakr, qu’as-tu laissé pour ta famille ? »
Il a dit : « Je leur ai laissé de s’en remettre à Allah et d’aimer Son Messager. » Alors ^Oumar s’est dit qu’il ne pourrait jamais faire mieux que lui.
D’après Abou Hourayrah, il a dit : le Prophète ^alayhi s–salatou was-salam a dit :
(( ما نَفَعَنِي مالٌ قَط ما نفعني مالُ أبي بكرٍ ))
qui signifie : « Aucun argent ne m’a été aussi utile que celui de Abou Bakr. »
C’est alors que Abou Bakr s’est mis à pleurer et a dit : « Se pourrait-il que ma personne et mes biens soient autrement qu’entièrement dévoués à toi, ô Messager de Allah ﷺ »
D’après Habib Ibnou ^Abdi r-Rahman, il a entendu sa tante paternelle ‘Aniçah dire : « Abou Bakr est resté chez nous trois ans, deux ans avant d’être désigné Calife et une année après avoir été désigné Calife. Les voisines du quartier lui ramenaient leurs brebis et c’est lui qui les trayait pour elles. »
Combien son attitude fut éminente après le décès du Messager de Allah ﷺ, lorsque les épreuves devinrent terribles sur les musulmans ; certains avaient apostasiés l’Islam et d’autres s’étaient abstenus de payer la zakat. Abou Bakr, que Allah l’agrée, s’était empressé de récupérer la situation.
Le premier calife bien guidé
Il avait été désigné comme Calife le jour même du décès du Prophète ﷺ, en l’an onze de l’Hégire. Tous les compagnons furent unanimes sur le bienfondé de son califat.
Ensuite Abou Bakr, que Allah l’agrée, a donné l’ordre de rassembler le coran en Mous–haf, en livre relié. Il fut ainsi le premier, que Allah l’agrée, à rassembler le coran en livre.
Auparavant, il n’était pas relié mais mémorisé dans le cœur des compagnons spécialistes de la récitation. Il était écrit sur différents supports, sur du tissu, du cuir et d’autres choses encore.
Ceci est un exemple de bonne innovation qu’a instaurée Abou Bakr, que Allah l’agrée, et sur laquelle les compagnons furent tous d’accord.
Abou Bakr As–Siddiq, que Allah l’agrée, est décédé la treizième année de l’Hégire, à l’âge de soixante-trois ans. Son califat a duré deux ans, trois mois et dix nuits. Lorsqu’il fut près de mourir, il a proposé aux musulmans de lui choisir comme successeur ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée. Il y a eu divergence à propos de la cause de son décès. ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée, a dirigé la prière funéraire en sa faveur et Abou Bakr fut enterré dans la maison de ^A’ichah, que Allah l’agrée, sa tête disposée au niveau des épaules du Messager de Allah ﷺ [mais pas dans la même tombe]. Il fut son compagnon dans la vie et il continue d’être à ses côtés après sa mort.
Que Dieu agrée notre maître Abou Bakr !
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